Les troubles musculo-squelettiques

Ce sont des pathologies qui causent malheureusement, de nombreux dommages et séquelles au corps, au niveau des articulations (épaules, cou, colonne vertébrale, tendons, bas du dos, muscles, etc.). Elles proviennent le plus souvent d’une activité professionnelle intense ou effectuée de manière répétée sans interruption.

Si le travail est l’une des causes les plus à l’origine de l’apparition des troubles musculo-squelettiques (TMS), ceux-ci permettent la prolifération des maladies professionnelles chez les travailleurs. Les maladies professionnelles sont des affections contractées au cours d’un travail professionnel et classifiées dans le tableau 57 des maladies professionnelles reconnues.

Mais, elles peuvent aussi d’une certaine manière être reconnues sans forcément figurer dans ce tableau. La tendance à en négliger les conséquences peut permettre leur aggravation alors qu’on peut bien guérir d’une affection liée aux troubles musculo-squelettiques.

Qu’entend-on par les troubles musculo-squelettiques (TMS) ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un ensemble de pathologies qui se développent autour des articulations, et affectent très souvent les membres supérieurs (épaules, cou, colonne vertébrale, etc.) et les membres inférieurs (tendons, bas du dos, muscles, articulations, etc.) de l’organisme.

Ils constituent depuis 1997, la cause des deux tiers de la somme des maladies professionnelles déclarées en France. C’est pourquoi il importe de définir les catégories socioprofessionnelles qui en sont le plus touchées.

Troubles musculo-squelettiques (TMS), comment ont-ils évolué au fil du temps ?

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ont connu une croissance exponentielle depuis la recension des premiers cas. En 1973, on dénombrait déjà 174 cas. Ce chiffre qui est passé à la hausse en 1981 avec 428 cas. De 1981 à 1991, on enregistrait 1340 cas et une légère augmentation s’observe courant des années 2000 durant lesquelles, 13 104 travailleurs ont déclarés un trouble musculo-squelettique. En 2004, ce chiffre a décuplé jusqu’à 24 878 cas. La dernière recension en 2012 fait état de 52 500 cas.

Le tableau 57 dans lequel figurent toutes les maladies professionnelles fait état d’une croissance oscillant entre 20 et 25 % par an des cas de TMS.

La courbe de l’accroissement des cas reconnus des maladies professionnelles dues au TMS montre une croissance effarante. Laissant ainsi, des interrogations sur les causes et les paliers de l’apparition des TMS d’une façon si générale.

C’est ce qui a permis que dès les années 90, les TMS soient reconnus en tant qu’affections dans le tableau 57 des maladies professionnelles. Bien que les chiffres déclarés ne soient pas la valeur exacte des personnes ayant manifesté une maladie professionnelle due aux TMS, on est en droit de reconnaître qu’ils peuvent avoir apparu avant la première recension de 1971.

On peut donc souligner que certains filtres de données sociales ont pu biaiser les chiffres cités plus haut.Entre autres, le fait que les patients ne sachent pas encore quelles étaient les manifestations de leurs maladies sous la contrainte de la peur de la perte d’un poste de travail.

On notera aussi comme filtre, le fait que les employeurs menaçaient les employés, dans l’optique de limiter les déclarations et éviter des majorations de cotisation liées au nombre des cas déclarés au sein de leur personnel.

Quelles sont les catégories socioprofessionnelles atteintes par les troubles musculo-squelettiques ?

Les TMS touchent tous les secteurs d’activités, mais plus encore : les employés de la basse classe, les manœuvres et les cadres intermédiaires. 70 % des cas de TMS surviennent dans les industries de la viande, de l’habillement, des équipements des foyers, de la blanchisserie, des activités d’hypermarchés et de supermarchés et l’aide à domicile et la construction.

Les TMS représentent 86 % des maladies professionnelles et affectent particulièrement les ouvriers.

Parmi les catégories socioprofessionnelles affectées par les TMS on peut citer :

• Les cadres supérieurs qui représentent 1014 des cas de maladies professionnelles ;
• les professions intermédiaires qui représentent 1 277 cas de maladies professionnelles ;
• la catégorie des employés, elle représente 12 035 des cas de maladies professionnelles ;
• les ouvriers qui représentent 38 180 cas de maladies professionnelles ;

Ce qui donne un total cumulé de 52 506 cas de maladies professionnelles comme le montraient les chiffres de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés) en 2012.

Les maladies liées au TMS sont également catégorisables par sexe. Les femmes en sont le plus touchées, car le plus souvent soumises à des travaux répétitifs. Il convient pour les entreprises de trouver des solutions pour les prévenir.